Labels cosmétiques bio : comment s'y retrouver ?

C’est un point de repère pour bon nombre d’entre nous parmi tous les cosmétiques qui nous sont proposés à l’achat : les labels sont la certitude d’acheter de la qualité en s’appuyant sur des cahiers des charges souvent rigoureux. Zoom sur ce marché de notre assurance-qualité !

COSMEBIO, celui que vous ne verrez plus sur les nouveaux produits

Le label Cosmebio est probablement celui que nous connaissons le mieux, comme un phare bio dans les rayons des cosmétiques ! En réalité, Cosmebio est à la fois une association et un label. Créée en 2002, l’association Cosmebio s’est fixé comme objectif d’encadrer le marché de la cosmétique bio qui commençait à grossir à ce moment-là… Avec son lot de produits de qualité mais aussi de « contrefaçons ». A l’origine de l’association, 15 personnes ont rédigé un cahier des charges exigeant, contraignant les producteurs de cosmétiques à s’y soumettre pour garantir la qualité de leurs produits. Ainsi les cosmétiques portant le label Cosmebio répondent à au moins trois critères stricts :

• 95% minimum d'ingrédients d'origine naturelle sur le total du produit (eau et minéraux considérés comme naturels).
• 95% minimum d'ingrédients bio sur l'ensemble des végétaux.
• 10% minimum d'ingrédients bio sur le total du produit (eau et minéraux considérés comme non bio car on ne les cultive pas).

Mais désormais, plus aucun nouveau produit portant le label Cosmebio ne sera mis sur le marché. Si ceux qui en bénéficient déjà pourront continuer à l’apposer sur leurs emballages, les nouveaux soins devront eux répondre à un cahier des charges encore plus complet et rigoureux : COSMOS ORGANIC.

COSMOS ORGANIC, le "nouveau"

Depuis le 1er janvier 2017, COSMOS, référentiel privé à l’échelle européenne, a été adopté par les leaders de la certification biologique et naturelle. Ses critères sont extrêmement exigeants et se déclinent en quelques points essentiels :

• Les ingrédients agricoles transformés chimiquement doivent être conformes aux principes de la “Chimie Verte”. Il existe de plus une liste des ingrédients qui doivent être obligatoirement biologiques.
• L’eau, matière première vitale de base, doit être d’excellente qualité.
• Les ingrédients minéraux doivent être propres et se conformer à différentes règles environnementales pour leur utilisation et leur futur traitement.
• Seul un petit nombre d’autres ingrédients sont permis et de façon dérogatoire, afin de permettre une transition entre la situation actuelle et les objectifs du Référentiel.
• Les entreprises doivent également s’assurer que leurs emballages sont écologiques et réduits à leur minimum.
• Sur le total du produit, l'usage de produits d'origine pétrochimique est limité (liste d'ingrédients autorisés avec dosage maximal), ce qui revient in fine à environ 95% minimum d'ingrédients d'origine naturelle.

DEUX TYPES DE LABELS COSMOS

COSMOS NATURAL

Ici le cosmétique n’est pas bio, mais il est naturel… Ce logo signifie que le produit se conforme à tous les aspects du référentiel mais sans minimum d’ingrédients biologiques.  

COSMOS ORGANIC

Une formulation cosmétique COSMOS Organic est extrêmement exigeante, à la fois pour l'environnement et la santé humaine. Elle doit impérativement contenir :

• 20% minimum d'ingrédients bio sur le total du produit (10% pour les produits à rincer et minéraux - eau et minéraux considérés comme non bio car on ne les cultive pas).
• 95 à 100 % d’ingrédients naturels,
• 95 à 100 % d’ingrédients bio sur les ingrédients végétaux,
• et au maximum 5 % d’ingrédients approuvés dans une liste restrictive.

LES ORGANISMES CERTIFICATEURS FRANÇAIS POUR LE LABEL COSMOS

Avant que le produit que vous tenez dans les mains puisse afficher un label quel qu'il soit, il doit passer par les laboratoires d'organismes de contrôle indépendants. Attention, ce ne sont pas des labels de cosmétiques bio mais des certificateurs. Ce sont eux qui contrôlent que les entreprises respectent bien les conditions pour acquérir un label ou une certification. Ils sont au nombre de trois : Ecocert, Bureau Veritas et Cosmecert.

LES LABELS INDEPENDANTS

Il existe plusieurs labels indépendants sur le secteur de la cosmétique Bio. Deux d'entre eux sont particulièrement connus.

NATURE & PROGRES

• 100 % des ingrédients végétaux (plantes, huiles essentielles…) issus de l’agriculture biologique.
• matières premières transformées à l’aide de procédés mécaniques ou de chimie douce.
• production qui respecte l’environnement.

NATRUE

• Tests sur les animaux interdits pour les produits finis et les matières premières sauf lorsque la loi l'exige.
• Les ingrédients doivent être naturels ou transformés à partir d'ingrédients naturels par des processus chimiques doux et peu nombreux. Seules certaines réactions chimiques sont autorisées (hydrolyse, estérification...)
• Les ingrédients issus de vertébrés morts (collagène d'origine animale, graisse de baleine...) sont strictement interdits.
• Les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) sont interdits.
• Les parfums et colorants de synthèse, silicone et autres ingrédients d'origine pétrochimique sont interdits.
• Les emballages doivent être limités et recyclables au maximum.

ET UNE NORME CONTROVERSÉE 

Apparue en Europe en septembre 2017, la norme ISO 16128 ne remporte pas l’adhésion des organismes certificateurs. Ecocert a déjà refusé d’y souscrire. Mais que cache ce nouveau texte élaboré par un groupement non gouvernemental, indépendant, dont les membres sont les organismes nationaux de normalisation ? ISO 16128 décrit par exemple comme “naturel” un ingrédient tantôt issu de végétaux avec OGM, tantôt composé en ayant fait entrer dans le process des silicones… Ainsi elle autorise des soins qui contiennent des substances pétrochimiques comme les parabènes, par exemple ! Une marque qui souhaite se revendiquer “norme ISO 16128” pourra indiquer sur son emballage “contient XX% d’ingrédients biologiques” ou “XX% d’ingrédients naturels”. Même si tout le reste relève d’OGM ou de produits chimiques. Rassurons-nous, les cosmétiques qui auront adopté cette norme ne pourront pas se prévaloir d’être « cosmétique bio » ou « naturel » car la loi ne le permettra pas, mais ils pourront semer le doute dans les rayons. Le plus simple reste donc de se fier aux labels énoncés précédemment pour être certains de disposer de la meilleure qualité de produits.